Imaginons Poitiers
Le quartier du Palais au centre-ville de Poitiers fait l’objet d’une réflexion sur les usages et les pratiques des espaces publics. Reprenant l’imaginaire de la Grand’Goule, dragon médiéval bien connu des poitevins, le collectif a réalisé des installations temporaires qui ont pu être pratiquées par les habitants durant l’été 2021.
Depuis début 2020, la ville de Poitiers est devenue propriétaire du Palais des Ducs d’Aquitaine. Après avoir été lieu de pouvoir et de justice, cet édifice patrimonial entre dans une nouvelle ère de son histoire. Avec la réouverture au public du Palais, la ville de Poitiers réfléchit à un projet urbain : il s’agit de co-concevoir des futures occupations pour le monument ainsi que des parcours et des pratiques dans l’espace public depuis le Palais jusqu’au Musée Sainte-Croix, en passant par la Cathédrale, le baptistère Saint-Jean, etc.
Faisant équipe avec Deux Degrés, le collectif a mené un travail de réflexion avec la collectivité pour mener une expérience de préfiguration urbaine dans le centre-ville de Poitiers. Cette expérimentation dans l’espace public a permis de tester de nouveaux usages et de nouvelles pratiques tout au long de l’été 2021.
A la suite d’une phase de diagnostic qui s’est tenue entre 2019 et 2020, les préfigurations urbaines, qui ont pris la forme de mobiliers éphémères et d’installations graphiques ou artistiques, ont pu finalement voir le jour pour être pratiquées durant l’été 2021. Ce parcours a permis de connecter des lieux fréquentés par les habitants à d’autres endroits peu utilisés. L’imaginaire des préfigurations fut développé autour de la légende de la Grand’Goule, un dragon médiéval bien connu des poitevins. Le parcours se compose d’une dizaine d’installations, allant du simple banc à la réalisation de l'oeuf, des pattes et de l'oeil géant du dragon sur le planétarium de l’Espace Mendès-France.
Les grandes orientations du projet ont été retenues en concertation avec les différents services de la ville et l’Architecte des Bâtiments de France : peintures, installations colorées et mobiliers éphémères pouvaient être disposés dans l’espace public durant les 3 mois réglementaires qu’autorise le code de l’urbanisme.
Grâce à l’appui des services techniques de la ville, il a été possible de réaliser des interventions sur les voiries : mise en couleur de passages piétons, suppressions temporaires de places de parking pour rapporter des végétaux et des assises. Le centre technique de Poitiers a également été mis a contribution pour la fourniture de matériaux lourds : pierres, bordures, regards, etc., qui ont permis de réemployer temporairement cette ressource insoupçonnée. Les réserves du Musée Sainte-Croix ont quant à elles servi pour la fourniture des caisses de transports d’œuvre d’arts ayant permis la construction de la buvette du Musée.
Une partie des constructions se sont faites lors de chantiers participatifs, notamment dans la cours du Musée. La maison de quartier Le Local a également été un soutien important du projet, accueillant une grande partie des autres chantiers de construction.
Le bois utilisé pour la construction des mobiliers est issu d’une scierie voisine de Poitiers et l’intégralité du bois a pu être récupéré, notamment grâce à l’aide de la Regratterie, la recyclerie locale.
En parallèle, le pôle Culture et Patrimoine de Poitiers et Deux Degrés ont mené un travail de médiation et d’animation auprès des partenaires pour offrir aux habitants une programmation culturelle sur le parcours tout au long de l’été.
L’issue du projet des préfigurations urbaines consiste à fournir à la ville de Poitiers un bilan des différentes expérimentations, basé sur les observations et les retours des partenaires et des habitants. Cela devra permettre à la ville d’évaluer cette expérience et peut-être de faire le choix de pérenniser certains usages développés durant l’été.